Faut-il séparer vie pro et vie perso ?

Déjà, si tu me suis depuis un moment ou si tu me connais, tu as surement souri en lisant le titre car tu sais que j’ai développé une allergie à l’expression « il faut » et toutes ses copines (cf. cet article : « Il faut que », « je dois »… ) !

1. D’abord, est-ce possible ?

Perso, en étant à mon compte et ayant mon cabinet à la maison, beaucoup de collègues me demandent « est-ce que tu arrives suffisamment à cloisonner ? ».  Alors, géographiquement, oui, je cloisonne et c’est important car je ne souhaite pas que ma famille et les personnes que j’accompagne puissent se croiser. Il y a un besoin d’intimité d’un côté et de confidentialité de l’autre à respecter et j’y suis attentive. Et j’ai aussi besoin d’un lieu bien défini pour recevoir les gens, ranger mes dossiers et me consacrer à certaines taches.

Bien sûr, lorsqu’on travaille à l’extérieur de chez soi, cette séparation géographique existe plus simplement. D’ailleurs, le trajet entre les deux lieux est souvent considéré comme un sas utile pour ne pas tout mélanger.

Je connais beaucoup de gens qui ne racontent rien de leur vie personnelle au travail et très peu de leur vie pro à la maison. Donc, à première vue, séparer, c’est possible.

2. Est-ce souhaitable ?

Ces mêmes personnes, et je suis sûre que tu en connais aussi, sont-elles pour autant capables de séparer leurs deux états émotionnels ? N’est-ce pas flagrant quand un collègue, même s’il ne raconte rien, est plus fermé, plus distant que d’habitude ? Quel enfant ne s’est pas fait disputer pour une broutille parce que son parent a eu une journée stressante dont il n’a rien dit pour ne pas embêter la famille ?

émotions

Cette injonction à laisser les émotions à leur place, dans l’endroit où elles sont nées me semble vaine et culpabilisante. Nous n’avons qu’un seul corps, qu’un seul mental et ils encaissent sans distinction ce qui nous arrive. De plus, notre société nous demande d’enchainer rapidement les choses, on passe d’un pan de notre vie à l’autre sans transition ou avec des transitions pendant lesquelles l’ambiance n’est pas idéale pour prendre du recul (transports en commun bondés, bouchons,…). Rares sont ceux dont la vie permet de vrais moments tranquilles pour faire le point entre deux moments au quotidien.

Finalement, se dire que c’est mieux de savoir séparer et ne pas y arriver car en réalité à l’intérieur de nous tout se mélange, ça génère du conflit interne et externe.

3. Se connecter à soi et utiliser son unicité comme un levier pour grandir

Chaque fois que tu ressens une émotion dans ton corps, elle te parle d’un besoin (cf. par exemple cette vidéo qui explique en 3 min comment marchent les émotions : Les émotions ). Ton corps ne fait pas la différence entre un besoin pro et un besoin perso. Ça c’est une analyse de ton mental qui aime bien ranger les choses dans des cases. Le déclencheur de ton émotion à un instant T se situe dans ton monde pro ou ton monde perso. Pour autant, ton besoin est vrai pour ta vie globalement. Peut-être même parfois, le déclencheur va te permettre de mettre le doigt sur une accumulation de besoins non comblés qui n’ont rien à voir avec lui.

Si tu accueilles ce besoin, que tu t’accordes le droit de le ressentir et que tu en prends note alors tu grandis en connaissance de toi (formulation étrange, je te l’accorde !). Est-ce que tu as plus grandi sur le plan pro ou perso ? Dans quelle sphère ce cheminement intérieur va-t-il t’être le plus utile finalement ? Généralement, on ne le comprends qu’avec recul. Et puis, est-ce vraiment le plus important ?

4. Et si tu transformais les cases en cercles ?

Rien ne vaut un schéma simple rapide à comprendre pour ton cher inconscient qui aime la reprogrammation visuelle :

séparer             

Sur le premier schéma, je saute de case en case en jouant un rôle à chaque fois. Sur le second, je suis en permanence dans tous les cercles, je suis moi.

C’est évidemment caricatural comme toute simplification et pourtant… Quand je regarde ces deux schémas, je ressens à l’intérieur de moi combien le premier est inconfortable, me pompe toute mon énergie. Quand je regarde le second, je me sens tout de suite centrée, à ma place, remplie de l’énergie que chaque pan de ma vie m’apporte.

Et toi ? Comment te sens tu quand tu t’imagines dans les deux situations ? C’est puissant, non ?

5. Pour aller plus loin

Pendant les ateliers Ikigaï, j’utilise aussi l’image du cercle pour amener les stagiaires à changer leur posture et trouver leur place d’une nouvelle façon notamment en définissant ce qu’ils souhaitent mettre dans les cercles autour d’eux. Ma manière d’aborder la posture professionnelle est une approche de la personne dans sa globalité, dans ses valeurs, ses peurs, ses envies sans distinction entre ce qui vient du monde professionnel et ce qui vient de son histoire personnelle. Cette vision permet d’ouvrir les champs du possible, de faire sauter les mécanismes d’auto-censure et de créer du sur-mesure.

Si tu veux en savoir plus, tu trouveras les infos sur le stage ICI.

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